mercredi 27 novembre
L’Office des forages ruraux (Ofor) du Sénégal vient de choisir la Sénégalaise des eaux rurales (Sder), une filiale de la Sénégalaise des eaux (SDE), pour la gestion de l’eau dans les zones rurales de trois régions.
La Sénégalaise des eaux rurales (Sder), une filiale de la Sénégalaise des eaux (SDE) vient de remporter un appel d’offres pour la gestion des eaux dans les zones rurales de plusieurs régions au Sénégal : Louga, Saint-Louis et Matam. Un contrat pour les délégations de service public (DSP) a ainsi été récemment signé entre l’entreprise et l’Office des forages ruraux (Ofor), l’organisme en charge du service public de l’eau potable en zone rurale au Sénégal.
Le contrat a été signé dans la ville nouvelle, en cours de construction, de Diamniadio, en présence de Serigne Mbaye Thiam, le ministre sénégalais de l’Eau et de l’Assainissement. La Sder aura la responsabilité de gérer les eaux rurales dans les trois régions sur une période de 10 ans. « Nous ferons tout au quotidien pour que les populations des zones rurales puissent avoir une eau en quantité suffisante et de meilleure qualité, répondant aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Les mêmes services offerts aux villes en matière de distribution d’eau potable seront mis à la disposition du monde rural », promet Mor Diop, le directeur général de la Sder.
Un contrat aux allures de compensation
La Sder sera aussi chargée de la gestion d’au moins 544 ouvrages répartis sur 93 communes et plus de 2 000 villages. Ces installations fournissent de l’eau à 1,5 million de personnes dans les régions de Louga, Saint-Louis et Matam.
Mais de l’avis des observateurs, cette concession accordée à une filiale de la SDE sonne comme une « compensation » après l’avoir évincée du service public de l’eau potable dans les zones urbaines et périurbaines du Sénégal aubénéfice de l’entreprise française Suez. L’attribution provisoire de ce contrat de 15 ans à Suez fait toujours l’objet de contestations de la part de la SDE, qui avait offert de vendre de l’eau aux Sénégalais vivant en ville à 286,9 francs CFA (0,44 euro) contre 298,5 francs CFA (0,45 euro) proposés par son concurrent Suez.
En juin 2019, l’Autorité de régulation des marchés, une sorte de gendarme des marchés publics au Sénégal a rejeté tous les recours de la SDE. « Déterminée à faire respecter les règles de transparence dans l’intérêt des consommateurs et des populations », la SDE a annoncé dans la foulée la saisie de la Cour suprême du Sénégal. Elle envisage même de saisir les juridictions internationales pour faire annuler l’attribution du marché de la distribution d’eau à Suez.
Jean Marie Takouleu
Soyez le premier à commenter ce contenu