Après DIEGO MARADONA, une autre légende s'en va.

Gscom Team 27/11/2020 17:09:26 Sport
Après DIEGO MARADONA, une autre légende s'en va.

Le feu follet des « Noirs et Blancs » est bien parti.

Il fit partie de la première génération du Ndiambour, celle là enfantée par la réforme de 1969. Une équipe qu’on présente comme la meilleure de tous les temps, dans laquelle on part piocher les beaux souvenirs.
Ngagne Sarr à Louga, c’est presque une légende. Les années passent, l’histoire du joueur continue de se raconter de génération en génération. A chaque fois que le Ndiambour plonge dans les bas-fonds et que les souvenirs affluent pour tenter d’adoucir les colères, les nostalgiques vont fouiller dans les pages des années 1970 pour s’accrocher à des noms dont celui de Ngane Sarr.
Avant-centre en retrait comme on disait à l’époque, le joueur a fait sensation alors qu’il était junior. C’était un match de lever de rideau, en prélude du match Ndiambour – Jaraaf joué au stade Wattel. Face à l’équipe des agents techniques de l’Agriculture de Louga, les jeunes du Ndiambour mènent 3 - 0 à la mi-temps. Trois buts de Mbaye Ndiaye, pour trois passes décisives de Ngagne SARR. Ce dernier avait 18 ans. Il ne quittera plus les grands. Quelques jours après, il fait son baptême du feu avec un voyage à Ziguinchor où le Ndiambour va rencontrer le Casa. Entré à 20mn de la fin du match, Ngagne SARR s’offre une ouverture et place un tir que repousse le gardien et Ngagne Sy égalise.
Passeur ou buteur, ses dribles chaloupés lui ouvraient facilement le chemin du but. Ngagne Sarr se rappelle ce jour où, venu à Dakar, son chemin croise celui de la vedette ivoirienne Laurent Pokou. « On avait disputé un match sur la place de Bel-Air. A la fin, il m’a dit : « est-ce que la Cote d’ivoire te tenterait ? » La réponse sera négative pour le bon bonheur du Ndiambour. Ex entraineur du Ndiambour, Cheikh Nguirane atteste que « Ngagne Sarr reste le meilleur joueur de sa génération. Il évoluait au-dessus des autres. Sans lui, le Ndiambour pouvait gagner, mais il manquait le spectacle ». Feu Youssou Touré, ex coach de la Seib, un moment sélectionneur national, le trouvait tout aussi fantastique. Ancien président de la commission régionale des arbitres, Lamine Dème était un de ses coéquipiers. Il se souvient : « le jour où le Ndiambour rencontra le Saltigué à Iba Mar Diop, pour une finale de montée en division 1, c’est lui qui sert le but du 1-0 à Babacar Diallo « Poulho », père de l’international El Hadji Diouf avant d’inscrire lui-même celui du 2-0.
Lougatois dans l’âme, il n’a jamais voulu répondre aux sirènes dakaroises. Au Jaraaf, à la JA, à la police, à l’US Gorée, il a toujours dit non. Ses petits miracles, il les faisait sous le maillot « Noir et Blanc ». Avec des épisodes qui reviennent dans sa bouche comme des anecdotes savoureuses. Comme cet autre match à Ziguinchor, contre le Casa. « Je devais tirer un corner et il n’y avait pas de place pour prendre de l’élan à cause des supporters qui étaient tout prêt. Je leur ai demandé de me laisser juste un peu de place afin de pouvoir mettre le ballon sur la tête de Mor Sakho (le père du franco-sénégalais Lamine Sakho) pour qu’il marque. Les choses se sont passées ainsi et les supporters m’ont assiégé pour me porter en triomphe». Il y eut aussi cette fantastique chevauchée contre le Jaraaf en 1974. Mené par 3 - 0 à la mi-temps, le Ndiambour effectue une remontée extraordinaire où Ngagne Sarr joue le passeur et Poulho le buteur. Cette carrière n’eut pourtant pas de prolongation en équipe nationale « J’ai eu à être convoqué, mais j’ai quitté la sélection nationale de mon propre gré. Il y avait un sur entrainement que je ne supportais pas et un certain autoritarisme. Pour moi, le football est un jeu et c’est comme cela qu’on l’exprimait avec notre entraineur d’alors, Iba DIA.»
A ce sujet, il confie avoir même été convoqué par le ministre des Sports Lamine Diack. « Après un tête à tête, il m’avait compris » révèle t-il.
C’est un problème articulaire au niveau du genou droit qui freine sa carrière à la fin des années 1970. Après 2 ans de galère, il tente un retour en 1983, mais pas pour longtemps. Contre la JA, il joue son dernier match et sort avec une victoire 2-0. En 1984, on le retrouve à Gorée, mais il ne jouera pas un seul match. Des problèmes liés au contrat, évoque t-il.
Après Dieggo Armando Maradona, une autre légende du football, l'élégant et le méticuleux Ngagne Sarr s'en va.
Qu'Allah l'accueille dans son céleste et éternel Paradis.

Cheikh TOURE
Chargé de la Communication de l'ASAC NDIAMBOUR

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