Asac Ndiambour : Menaces sur le passé

«Menaces sur le passé»:

« Le temps passe, les édifices s’écroulent ;
La mémoire s’effrite, l’oubli s’installe,
Que restera t-il à la postérité ? » (Atoumane NDiaye)

LE NJAMBUR : UNE TERRE, DES HOMMES, UN CLUB.

Le NJambur cultive une particularité qui est celle d’être un creuset où se sont retrouvés Mandingues, Peulhs, Laobés, Maures, Toucouleurs et Wolofs qui se sont enrichis mutuellement pour donner naissance à une civilisation originale faite de tolérance, de finesse, de solidarité agissante, du goût de l’effort et de la volonté de réussite, dans la dignité et l’honnêteté. Le NJambur est aussi une terre d’asile pour ceux qui, nombreux, fuyaient les affres de la traite négrière ou les exactions des tiédos ou de voisins turbulents.
Il a également attiré, à partir du milieu du XIX éme siècle, les migrants de l’arachide. Et pourtant il est également une zone de dispersion à partir de laquelle des peulhs ont émigré vers les Niayes et région du Cap-Vert, tandis que des Wolofs allaient à l’assaut de terres neuves du Baol et Saloum, ou des villes de Saint-Louis, Kaolack et Dakar, notamment. Aujourd’hui, les NJambur-NJambur émigrent vers les pays de la sous-région, de l’Afrique centrale, de l’Europe et de l’Amérique où ils constituent une communauté dynamique, travailleuse et respectée.
Zône à la fois d’accueil et de dispersion, zône de passage et de résidence, point de contact entre éleveurs et agriculteurs, entre sédentaires et nomades, le NJambur apparaît comme une somme de contraste qui, dans une complémentarité parfaite, forment un ensemble cohérent, uni et solidaire. C’est peut- être cela la force du NJambur. Mais il ne s’agit pas d’une force dominatrice, conquérante et envahissante. C’est plutôt une force au service des faibles et des déshérités , une force du partage , en somme une force du « Bok » marquée par les liens du sang et de la volonté commune de participer et d’assumer ensemble les grandeurs et les servitudes de la vie.
Ce sont sur ces valeurs que le club NJambur a fondé l’action de sa philosophie. Etant en parfaite adéquation avec la culture du terroir qui lui apporte sa sève nourricière. Il n’est pas étonnant qu’avec patience, courage et générosité, il construise, consolide et atteigne les buts qu’il s’est fixés.
Le NJambur demeure, le club du NJambur demeurera toujours plus fort, plus uni, résolument tourné vers le progrès et la réussite tout en s’adaptant à l’incessant défi et à l’incessant changement de l’environnement.
Saliou MBAYE
Directeur des archives nationales