mercredi 27 novembre
« Je suis arrivé de Louga le 02 avril dernier et je suis allé directement à l’hôpital de Sédhiou pour un contrôle sanitaire car j’avais fait un accident de voiture un peu avant à Louga. Une fois rassuré que je n’ai rien, je suis rentré la nuit du 06 avril en toute responsabilité au village quatre jours après », raconte l’enseignant d’arabe.
Il explique également que « plus de vingt jours plus tard, ce vendredi 24 avril je suis venu animer une émission dans une radio de la place à Sédhiou et je suis rentré vers 18 h à Manconomba. Un aller-retour en moto sous le soleil et en plein jeûne. Après la rupture de mon premier jour de ramadan, j’ai senti une chaleur à travers le corps. C’est normal d’après le trajet et l’effort que je viens de faire en plein ramadan », dit-il.
Et de renseigner qu’il est allé au dispensaire du village pour une prise de température. Arrivé sur les lieux, sa température était de 38 degrés et c’est par la suite qu’il est rentré.
Quelques minutes plus tard, narre t-il, alors que ma famille et moi faisons notre “Nafila”, le maire de la commune débarque chez moi en me disant qu’il y a une personne qui cherche à me joindre au téléphone. « Je lui ai alors dit de me filer le numéro de ce dernier pour que je l’appelle. Il se présente comme étant médecin et me fait savoir que l’infirmière et le maire lui ont fait savoir que j’ai une forte température et qu’il voudrait venir pour me faire un test le lendemain. Je lui ai dit que c’est pas la peine. Je me rendrai à la première heure à Sédhiou. »
Toujours dans son récit, il fait savoir que le lendemain, ce n’est qu’à 09h 43’ que deux agents sont venus le prendre en charge. « Ils m’ont fait un prélèvement et je leur ai même demandé pourquoi ils n’ont pas pris à nouveau ma température. Ils m’ont répondu qu’ils n’ont fait que ce qu’on leur a demandé. Je suis alors rentré. Vers les coups de 20 h, quelqu’un m’appelle au téléphone pour me dire que le test est positif. L’ambulance est passé me chercher et on m’a amené à Kolda. Je suis entré dans ma chambre à 00 h 7 mn et je n’ai eu droit à une visite qu’à 11 h 47 , même pas une bouteille d’eau à boire », a-t-il fustigé.
« Ce qui m’a le plus choqué, c’est, du vendredi au dimanche à 11h 47, je n’ai vu l’ombre d’un médecin encore moins reçu un supposé soin pour quelqu’un que vous considérez malade.Je ne suis pas malade et je ne sens aucune gêne en moi. Je ne dénigre pas la maladie parce que je suis conscient de sa réalité mais je suis pas pour la stigmatisation (figurez vous que quelqu’un a appelé à Sedhiou pour leur parler de mon retour alors que j’ai commencé par là-bas avant de rentrer au village) et la légèreté dans la gestion d’une telle question peut tuer tous les efforts entrepris jusqu’ici », a regretté le prêcheur.
Selon lui, le COVID-19 ne doit pas être un moyen politique pour faire du tapage médiatique et créer de la psychose chez les populations. « Nous avons salué le personnel médical depuis le début, maintenant il ne faut pas que leur avis professionnel soit dicté par des avis politiques. Les gens vont tomber malades et personne ne voudra aller à l’hôpital craignant que leur maladie soit assimilé au coronavirus, ce qui ne va créer que d’autres complications. »
« Dans tous les cas, je suis un musulman croyant et Allahou akhlam (Dieu sait tout). Si j’étais malade, si je ressentais une petite gêne, je serais le premier à le déclarer. Ma notoriété dans cette région ne me permet pas cette imprudence. C’est bizarre que dans ma maison qui compte près d’une centaine de personnes, il n’y ait pas de contamination », a t-il soutenu.
« Mais bon, chacun fera face à ses actes d’ici ou dans l’au-delà. Je me faisais un peu de souci pour l’accident de voiture que j’avais eu en début de mois mais là je me sens aujourd’hui plus en forme que jamais. A la population de Manconomba, je leur demande de ne pas céder à la panique et de rester concentrée sur le Ramadan tout en respectant les mesures d’hygiènes sanitaires », a t-il conseillé.
« Allah est le seul maitre et voit et sait tout avant même qu’il ne soit. Que Dieu vous garde contre le mal de l’esprit et de tout autre du genre”, prêche-t-il.
Emedia
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