mercredi 27 novembre
Poursuivi pour viol sur une femme mariée et détention d’enregistrement à caractère personnel, le peintre P. Mendy a été finalement relaxé au bénéfice du doute. Le Tribunal, non convaincu des accusations de la partie civile, a finalement pris cette décision.
La jeune dame B. Faye marche d’un pas lent vers la barre du tribunal de Grande instance de Louga. Elle a attrait Pierre Mendy à la barre pour le délit de viol et détention d’images et d’enregistrements à caractère personnel. Invitée à s’asseoir sur la chaise réservée à l’interprète assermenté, elle évite les regards du nombreux public, qui visiblement, était dépassé par la tournure de cette affaire de mœurs mettant en cause une femme mariée.
Interrogé sur les faits à lui reprochés, le prévenu est revenu dans les moindres détails sur cette affaire de mœurs : « J’ai connu la dame B. Faye à l’approche de la Tabaski. Au début, nous étions des amis. Mais à force de nous fréquenter, nous avons commencé à nouer une relation amoureuse. Elle venait souvent chez moi et nous avons couché ensemble à plusieurs reprises. Un jour, nous nous sommes même croisés à Thiès dans une auberge à Nguinth. Nous avons couché au moins une quinzaine de fois. Seulement, je ne savais pas qu’elle était mariée. Elle m’avait fait croire qu’elle avait divorcé. Quand j’ai su qu’elle était mariée, je me suis rendu chez son époux pour lui présenter mes excuses…».
Quant à la jeune dame, elle a relaté une histoire contraire à celle du peintre. « J’ai connu P. Mendy au quartier Montagne, car je passais souvent à côté de son atelier. Un jour, il m’a approchée et a émis le vœu de prendre à crédit des coupons de boubou «Getzner». Il me devait 180 000F Cfa et s’était engagé à me payer dans trois jours. Après l’avoir relancé à plusieurs reprises afin qu’il me paye, je me suis rendue chez lui pour rentrer dans mes fonds. Il m’a fait entrer dans sa chambre et m’a imposé une épreuve de force, avant de me violer. Je suis sortie en pleurs. Et depuis cette première rencontre, il ne cessait de m’inviter chez lui, car il me disait qu’il avait filmé nos ébats, sa chambre étant équipée d’une caméra de surveillance. Il menaçait de diffuser les images sur le net. Ne voulant pas que mon image soit ternie, j’ai cédé à ses menaces. Il avait fait de moi son jouet sexuel. N’en pouvant plus, j’ai informé mon mari et finalement, j’ai porté plainte contre lui».
Seulement, dès qu’il a su que la femme mariée a porté contre lui, le peintre, pour prouver qu’il sortait avec celle-ci, a enregistré dans une clé Usb les messages sonores que la dame lui envoyait. Le parquet, non convaincu des arguments que la partie civile a mis sur la table, a requis la relaxe au bénéfice du doute. La défense assurée par Me Famara Mané, a plaidé la relaxe pure et simple pour absence de preuves. Le Tribunal, qui avait mis l’affaire en délibéré, a rendu sa décision mercredi dernier. Celle-ci a tourné à l’avantage du prévenu, relaxé au bénéfice du doute.
L’Observateur
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