COOPERATION LOUGA-MILLAU, une patrimonialisation qui ne dit pas son nom.

La coopération entre les communes de Millau et de Louga est depuis un certain nombre d’années mise en veilleuse du coté de Louga, les conseillers municipaux ne sont au courant de rien du tout. Cette coopération est victime d’une patrimonialisation de la part d’intermédiaires et d’une association privée.

Datant de 1962, juste à l’aube des indépendances, elle est le plus vieux jumelage entre une ville du Nord et une ville  du Sud. Ce jumelage fut de nombreuses fois cité à titre d’exemple pour d’autres communes sénégalaisesou africaines. La commune de Louga en a beaucoup bénéficié du temps où le baromètre des rapports entre les communes était scotché au beau fixe. C’était quand Daby Diagne, ci-devant président de la Fédération mondiale des villes jumelées, et Aminata MbengueNdiaye étaient aux commandes de la mairie de Louga. C’était un peu l’âge d’or de cette coopération.

Seulement, quelques couacs sont venus assombrir ce ciel si serein. Une délégation composée de membres du conseil municipal et d’artistes s’était rendue à Millau. Douze parmi ces artistes ont pris la clé des champs au bout de quelques jours.  En 2008, c’était au tour d’un conseiller municipal de s’évanouir dans la nature. Des incidents qui n’étaient pas pour réchauffer les relations entre les deux communes. Ajoutons à cette ambiance morose  la toile de fond de l’alternance, advenue en 2000, qui était peu disposée à voir une coopération exemplaire menée par des maires d’obédience socialiste.

Aujourd’hui, tout semble être remisé aux oubliettes. Mais qu’est-ce qui donc explique cette léthargie, cette carence manifeste dans la gestion cette coopération qui fut jadis exemplaire ? Si la commune de Millau se trouve dans de très bonnes dispositions pour la relance, ce n’est pas le cas pour les autorités municipales de Louga. Sont-elles d’ailleurs au fait de ce qui se passe dans cette coopération ? C’est à se le demander ! Un comité de jumelage existe bien à Louga. Mais il fonctionne dans une sorte de clandestinité. Et encore très épisodiquement. Juste quand il y a quelque chose à grappiller auprès des Millavois. Ce comité est « patrimonialisé » par une association  privée et des intermédiaires qui ne rendent pas compte à l’équipe municipale. Manifestement, il y a là un conflit d’intérêt. D’autant que cette coopération se trouve exclusivement concentré dans le domaine culturel qui est le centre d’intérêt de cette association privée. Un fait qui doit être dénoncé avec la plus grande vigueur. Actuellement avec la nouvelle tournure introduite par l’Acte 3 de la décentralisation, il devient urgent non seulement de revoir la composition de ce comité, d’y inclure majoritairement comme il se doit des membres du conseil municipal mais aussi de revoir son orientation. Le nouveau contexte institutionnel commande un élargissement de cette coopération. Les domaines prioritaires sont évidemment l’éducation, la santé ou l’agriculture. Laisser les choses en l’état, c’est une démission de la part des conseillers municipaux. Ce sont eux qui sont censés représenter les populations à travers l’institution municipale. Il leur importe de défendre les intérêts réels des populations et non ceux de quelques individus.

Cherif Sarr Lg8tv.com