POURQUOI LA ZIAARA DE NGUICK DE SERIGNE ABASS SALL ?

Gscom Team 20/09/2019 10:38:04 Religion
POURQUOI LA ZIAARA DE NGUICK DE SERIGNE ABASS SALL ?

Après le rappel à Dieu en 1960 de Mame Fatoumata Wade, Serigne Abbas Sall resta des mois sans apercevoir sa mère en rêve. Ce qui l’inquiéta. Un jour, il rencontra Cherif Taahir, un homme de Dieu qui avait obtenu son illumination (fatkhu) en méditant sur les bruits d’une machine scandant un nom bénit de Dieu. Chérif Taahir le rassura en ces termes : « Tu reverras probablement ta mère au début de l’année musulmane à venir ». En 1961, à la fin du mois de Tamxarit (dernier jeudi de Muharram), Cheikhana Abbas, qui se trouvait à Taaba, vit en rêve sa mère qui lui dit ceci : « Fils ! Le village de Nguick est un site de bénédiction divine où les prières sont toutes exhaussées ». 

 

    Pour une meilleure vulgarisation de cette faveur divine annoncée par sa mère (sokhna Fatou Wade) et par d’autres saints dans le passé (cas de Mame Dao Gaye), Cheikhana Abbas recommanda tous ses disciples à invoquer Dieu et à réciter le Coran tout au long  du mois de Muharram.

 

 Dés 1961, ses adeptes s’adonnèrent à la tâche individuellement ou en commun. Et au dernier week-end de ce mois de Muharram, Cheikhna Abbas convoquait tous ses disciples à Nguick pour la clôture des prières. Ce sont les 4 jours du jeudi au dimanche qu’on appelle la Ziaara de Nguick. À partir de 1962, Cheikhna Abbas y convia tous les musulmans du Sénégal et d'ailleurs. Il fit venir des centaines d’élèves issus des écoles coraniques de Saint Louis, Louga, Ross Bethio et des Daara du Njambur et du Saloum. Il s’agissait entre autres des taalibé de Serigne Thierno Gaye, de Baye Ndiaye de Serigne Assane Gaye… 

 

    Cheikhana Abbas les prenait en charge pendant 4 jours pour maximiser le nombre de kaamils récité au courant du mois de Muharram. Ce nombre était recensé et communiqué à la cérémonie de clôture du dimanche matin par Serigne Assane Gaye de Gade. À la veille du rappel à Dieu de Cheikhna Abbas Sall en 1990, le nombre des Kaamil dépassait 250. En 2000, il avait plus que triplé. En 2011 Serigne Lamine Sall avait recensé 1404 exemplaires du Coran récités. Les premiers pèlerins de la ziaara de Nguick venaient avec leurs propres provisions. Parmi ces nobles pionniers, on peut citer le célèbre groupe mythique des 4 en provenance de Saint Louis : Amadou Mboup, Mbaye Thiam, El hadji Mademba Diouf et Alé Diouck et la forte délégation de Dakar dirigée par Moustapha Thiam, El hadj Djim Ndiaye, Malick Ndiaye, Ablaye Ndoye pour ne citer que ceux-là.

    . À l’époque, le nommé Amadou Thioub, entrepreneur de la grande mosquée de Corniche à Saint Louis faisait la navette avec son camion-car pour transporter certains pèlerins de marque tels Serigne Mamoune Ndiaye, Serigne Yankhoba Fall… La grande masse des pèlerins marchait de Baralé à Nguick, à l’aller comme au retour. Considérée sans doute comme la plus grande manifestation religieuse de son foyer spirituel, la ziaara de Nguick constitue véritablement le rendez-vous à ne pas manquer pour les disciples de Serigne Abbas Sall. C’était l’unique événement qui les mobilisait pendant autant de jours au cours desquels ils se consacraient intensément à pratiquer leur religion et à magnifier ensemble leur foi en Dieu sous une grande attention de Cheikhena Abbas Sall.

 Pendant les 4 jours de la ziaara, Cheikhana Abbas exhortait chaque participant à la ziaara de faire un kaamil par jour. À ceux qui ne le pouvaient, il leur recommandait 10 000 Ikhlaas, 112 sourates intitulées « la foi pure exclusive » ou 12 000 Basmala ,ou bien méme  12 000 Salatoul Fatihi : la prière ouvrante ou alors 70 000 Haylala (Laailaha illallah). Il s’y ajoute qu’après chaque prière en commun, chacun était tenu de faire séance tenante 5547 Ya Latifou (Le généreux). 

En réalité, il cherchait à occuper au mieux les fidèles afin que tout au long de leur séjour, qu’aucun ne puisse avoir répit pour s’adonner à des futilités et que tout se consacre à la rémission totale de leurs pêchés et à la vivification de leur foi.

 Cheikhana Abbas Sall croyait fermement qu’en ce coin si enclavé du Njambur (Nguick), loin des tentations de la vie moderne, toute sa famille religieuse pouvait communiquer et s’offrir en même temps une retraite spirituelle synonyme de recueillement, de méditation, d’ascendance spirituelle. Enfin, Cheikhana Abbas profitait des heures creuses entre les prières et les wazifa en commun pour faire d’importantes prédications (causeries). 

 

    À la cérémonie de clôture qui se déroulait (comme de nos jours) le dimanche matin à l’intérieur du cimetière du village, en présence du Gouverneur de la région de Louga et/ou de Saint Louis, Serigne Abbas Sall consacrait ses dernières prédications sur l’importance du Coran pour le musulman. 

 

   En définitive, la ziaara est un événement majeur choisi par Serigne Abbas Sall pour impulser ces disciples à franchir les degrés vertueux du renoncement ascétique. La retraite méditative de Nguick est une preuve éclatante de dévotion et de renoncement qui offre aux disciples de Serigne Abbas Sall une opportunité de purifier ensemble leurs âmes et soumettre totalement leurs êtres à Dieu.

 

(Pr. Doudou Kane )

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