mercredi 27 novembre
En effet, la semaine nationale de l’alphabétisation est en cours et elle bat son plein. Déjà ouverte à Mbour, elle va se terminer à Dakar ce samedi 14 septembre 2019 devant plusieurs personnalités. En ce moment, la souffrance extrême de la langue Pulaar dans les services publics est un fait à remarquer et à déplorer. Cette langue de l’ethnie des fulbés, majoritaire au Sénégal et dans la sous-région est victime de toutes de formes d’assauts et de privations dans beaucoup de secteurs d’activités. Que faut-il faire et qu’attend l’UNESCO pour dénoncer cette situation catastrophique de l’une des plus vieilles langues du monde ?
La mauvaise posture de la langue Pulaar dans les services publics.
Elle est partout malmenée, rejetée, mise au rancart et aux oubliettes de Dakar Dem Dikk jusqu’à la SENELEC avec son WOYOFAL. Et l’état ne semble pas vouloir mettre un frein à cet embargo.
Le programme de la Lecture Pour Tous (LPT) instauré par l’état est une hécatombe pour la culture et la langue des fulbés. En effet, leurs enfants sont actuellement alphabétisés dans d’autres langues autre que leur langue maternelle. Ce nettoyage culturelle et linguistique est présentement en cours, dans les départements de Dagana, Gossas, Koungueul, Linguère, Louga et M’backé. C’est tout simplement une tragédie et une insulte à leur identité qu’ils veulent conserver à tout prix.
Aussi, Cette langue est presque absente dans les médias publics et privés ayant les plus grandes cotes d’écoute. Certaines émissions en Pulaar se font la nuit pendant que tous les êtres humains dorment. Le temps d’antenne pour cette langue est de 12 minutes par jour à la télévision nationale. C’est inqualifiable et beaucoup de nos compatriotes pensent que c’est du sabotage.
La compagnie nationale d’aviation refuse même d’utiliser cette langue alors que le nombre de voyageurs fulbés serait supérieur aux autres nationalités pris individuellement selon plusieurs sources. Cette inadmissible situation serait-elle contraire au code de sécurité de l’organisation civile internationale (OACI) ? On la demande de clarifier dans les meilleurs délais.
Les fulbés seraient également les plus nombreux clients de la compagnie Orange Afrique et Moyen-Orient mais leur langue y est victime d’embargo linguistique. Le mécontentement contre cette multinationale est à son comble. Un appel à un boycott sous régional serait imminent.
C’est ce jeudi 28 février 2019 que le juge Demba Kandji imposa un diktat linguistique en annonçant les résultats de la présidentielle en français et dans une autre langue, privant ainsi plusieurs millions de ses compatriotes le droit à l’information dans leurs langues maternelles et /ou de préférence. Aurait-il relu les lois de la constitution sur les langues nationales avant de s’adonner à cet exercice pendant lequel beaucoup de nos compatriotes se sont sentis exclus ?
Il n’y a pas un secteur de l’administration où le Pulaar est respecté. Elle est partout froissée et jetée aux rebus et aux oubliettes alors nous représentons beaucoup plus que 30% de la population de la population sénégalaise. Plusieurs lettres ont été envoyées aux autorités pour qu’ils apportent des corrections. Mais jusqu’à présent, aucune réponse ne nous est parvenue.
Un appel pressant à l’UNESCO
On en appelle à la vigilance de cette organisation des Nations-Unies pour qu’elle prête une oreille attentive sur le sort de cette langue qui est un patrimoine mondial. Cette situation ne peut pas continuer car elle fragilise la stabilité du pays. On ne saurait accepter la situation actuelle où une ou plusieurs langues sont mises au-dessus des autres. Nous disons NON à l’apartheid linguistique en cours au Sénégal !
Gondiel Ka, Chroniqueur, Secrétaire administratif Kisal Deeyirde Pulaagu Montréal Canada
Soyez le premier à commenter ce contenu