Le taux d’enregistrement des enfants de moins de cinq à l’état civil a connu une baisse dans la région de Louga entre 2016 et 2017, passant de 62% à 59%, a affirmé, jeudi à Louga, Massamba Diouf, spécialiste de la protection de l’enfant au bureau de l’Unicef-Sénégal.
"Dans la région de Louga, on note une tendance à la baisse du taux des enfants enregistrés à l’acte d’état civil. De 62% en 2016, il passe à 59% en 2017. Des efforts sont à faire dans cette région", a-t-il dit, exprimant la volonté de sa structure d’identifier et de donner une nouvelle identité à ces enfants.
Il s’exprimait lors d’un atelier régional destiné à l’analyse du dispositif d’identification-détection et de régularisation des élèves non déclarés dans l’état civil.
Lle taux au niveau national, qui était de 70% en 2016, a progressé pour atteindre 77% en 2017, même si des disparités régionales sont notées, a-t-il toutefois précisé.
Selon lui, une "part importante" de ces enfants non enregistrés à l’état civil, concerne les élèves.
"L’objet de la rencontre est d’avoir des stratégies pour identifier tous les élèves sans acte d’état civil et travailler à leur donner une nouvelle identité à travers des procédures de régularisation en collaboration avec les collectivités territoriales, les tribunaux, les acteurs qui évoluent dans la protection de l’enfant", a expliqué M. Diouf.
Il a aussi indiqué que sa structure va travailler avec les acteurs communautaires, les comités départementaux de protection de l’enfant et les comités villageois de protection de l’enfant, pour identifier les enfants sans actes d’état civil dans les "daaras".
Les causes de cette baisse du taux d’enregistrement sont, entre autres, la négligence des parents, le manque de moyens, les enfants nés hors mariage et l’éloignement de l’état civil.
La non mise à jour de l’enregistrement à l’état civil, les lourdeurs administratives à l’enregistrement et les pesanteurs socio-culturelles font aussi partie des raisons qui expliquent cette situation.
"Le non enregistrement à l’état civil a des répercussions dramatiques dans la vie des enfants, tout au long de leur vie, et sur le maintien des enfants à l’école. Cela impacte aussi sur la planification des politiques publiques, en particulier pour les services sociaux de base", a soutenu le directeur adjoint de l’enseignement élémentaire, Pape Demba Sy.
M. Sy a rappelé la volonté de l’Etat du Sénégal d’atteindre "un taux d’enregistrement des naissances à l’état civil de 100% d’ici 2023".
Citant des statistiques de la Direction de la planification et de la réforme de l’éducation (DPRE), il a fait savoir que le nombre total d’élèves du privé et du public sans acte d’état civil est passé de 751.108 en 2016 à 811.560 en 2018, soit une augmentation de 60.452, en deux ans.
Pour la résolution de cette question, Pape Demba Sy a invité les acteurs, à travers "une approche intersectorielle", à mettre en place au sein des établissements scolaires, un dispositif permanent d’appui à la régularisation à l’état civil pour les élèves sans acte de naissance.