mercredi 27 novembre
Le retard de l’hivernage et la longue pause pluviométrique qui a suivi son installation vont impacter sur le niveau de la production agricole et les pâturages, estiment les responsables des services de l’agriculture et de l’élevage à Louga.
"Il y aura moins de productions et moins de récoltes parce qu’au niveau de Louga, nous avons enregistré la première pluie le 24 juillet et la deuxième à partir du 18 et 19 août. Il y a un très grand écart", explique le directeur régional développement rural (DRDR), Jean Paul Bampoky, dans un entretien avec l’APS.
La région a ainsi enregistré un retard dans l’installation des pluies, suivi d’une longue pause pluviométrique de plus de 20 jours, situation qui va impacter sur les productions, surtout du mil et de l’arachide, selon M. Bampoky.
"Les paysans ont semé trois jours après les premières pluies, mais la deuxième pluie est venue bien plus tard presque. Tout ce qui a été semé ne pourra pas germer, donc ils devront semer à nouveau", poursuivi M. Bampoky.
"Pour le niébé [haricot], on peut espérer parce que nous avons une variété à cycle court de 45 jours 60 maximum", a-t-il rassuré, soulignant que c’est tout le pays qui a connu un déficit pluviométrique et un retard des pluies.
Il signale toutefois que l’Etat a mis en place un programme additionnel pour la mise en place des semences de niébé, de pastèques et des boutures de manioc qui pourront aider les producteurs à avoir plus de rendements.
"Au-delà des récoltes", le retard de l’hivernage "va aussi impacter sur les animaux, il n’y aura pas assez de végétation pour se nourrir. Le tapis herbacé sera faible et actuellement il n’y en a pas assez", a-t-il averti.
"Le retard des pluies aura évidemment des conséquences sur l’alimentation des animaux. Dans un milieu comme Louga, les animaux sont mobiles à la recherche de pâturages qui dépendent de la pluie", fait remarquer de son côté la cheffe du service régional de l’élevage, Mame Fatou Thioune Ly.
Selon Mme Ly, c’est le retard des pluies qui a impacté sur la cherté du prix du mouton lors de la Tabaski.
"Avec les changements climatiques, on n’est pas surpris du retard des pluies ou de la diminution de leur fréquence", a-t-elle reconnu.
"Le pâturage, c’est ce qui permet au bétail de se développer et d’éviter certaines pathologies. Actuellement, il y a une grande campagne qui entoure la culture fourragère. Cela a été initié depuis quelques années pour encadrer les éleveurs", a-t-elle confié.
Elle a aussi rappelé que le ministère de l’Elevage était en train de mener une sensibilisation sur la culture du maralfalfa—l’herbe à éléphant— une alternative pour pallier le manque de pâturage naturel.
"Nous conseillons aussi aux éleveurs de constituer des réserves fourragères pour se préparer à d’éventuelles insuffisances de fourrages. Ils sont souvent hostiles aux changements, mais il faudra augmenter la sensibilisation afin que tout le monde s’y mette pour n’avoir pas à s’inquiéter des retards de la pluie sur le pâturage", a-t-elle dit.
SK/ASG/BK
Soyez le premier à commenter ce contenu