mercredi 27 novembre
Entre vétusté, déficit de ressources humaines qualifiées, absence d'ambulance et rupture fréquente de médicaments, le poste de santé de Thiamène, commune située dans le département de Louga, fait face à plusieurs maux. Les populations, dépassées par cette situation alarmante, interpellent les autorités étatiques.
C'est l'infirmière chef de poste (Icp) elle-même qui lance l'alerte rouge. Au micro de Seneweb, Soukeyna Fall révèle qu'en plus du manque criard de personnels (une infirmière, une sage-femme et un assistant), le poste de santé de Thiamene est confronté à d'énormes difficultés.
A l'en croire, même des médicaments essentiels comme le fer et la vitamine K, vitaux pour la survie des nouveau-nés, sont en rupture, depuis déjà plusieurs mois.
Construite en 1972, la structure sanitaire polarise 52 villages avec environ 26 mille âmes dont un peu moins de 17 mille dans sa zone de couverture.
D'ailleurs, du fait de la vétusté du bâtiment, une fuite d'eau est également constatée à partir de la toiture pendant l'hivernage, selon toujours la spécialiste qui a sollicité "l'appui" des autorités et des bonnes volontés de la localité pour "sauver" ce patrimoine.
L'autre problème qui intrigue les responsables du poste, -qui reçoit jusqu'à plus de 1000 patients par mois-, c'est que l'infrastructure est dépourvue d'ambulance pour l'évacuation des malades notamment à l'hôpital Amadou Sakhir Mbaye de Louga. Et en cas de besoin, ils ont recours à l'ambulance du district de Koki, distant de 15 kilomètres. Ce, "à la charge du patient", renchérit le secrétaire exécutif du Comité de développement sanitaire (Cds), Daouda Ndao.
Autant de maux qui ont fait réagir les membres du mouvement And Taxawu Thiamène. Ils ont, dans le cadre d'un projet dénommé "ensemble pour une ambulance", lancé une campagne de collecte de fonds au niveau des différents quartiers, d'après leur secrétaire général, Matar Dieng.
Ce dernier n'a pas, toutefois, manqué de dénoncer l'attitude de certaines autorités locales qui, regrette-t-il, ont tendance à les considérer comme des "adversaires politiques".
Allant plus loin, le coordonnateur local du parti Rewmi parle, de son côté, de "décadence" et de "déception" qui, selon lui, sont les sentiments les mieux partagés dans cette partie du Ndiambour.
"C'est dans une désolation totale et une amertume sublime que nous avons constaté que la commune de Thiamène a toujours été laissée à elle-même avec ses maux. Notre localité est rangée aux oubliettes car tous les défis importants sont négligés", a notamment déclaré Mor Ndiaye.
Parce que, dit-il, Thiamène n'a bénéficié d'aucun projet de l'Etat. Ce, "au moment où on parle du Programme d'urgence de développement communautaire dont l'objectif global est de transformer les conditions de vie des populations et de lutter contre les inégalités sociales".
Aux dernières nouvelles, l'on nous apprend que l'unique ambulance, tombée en panne depuis 2016, est amenée en dépannage par le maire de la localité, Assane Top. En attendant, les habitants de Thiamène continuent de garder leur mal en patience.
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