FACE A LA RECRUDESCENCE DES VIOLS, AGRESSIONS ET AUTRE VIOLENCES, Louga bénéficie d’un commissariat central

A l’heure où nos pays voisins sont confrontés aux raids meurtriers des bandes djihadistes, la situation sécuritaire est tout autre dans notre pays. A Dakar et dans bien d’autres localités, agressions, crimes et viols constituent le menu quotidien des pages de faits divers des journaux et les sujets préférés des intervenants des auditeurs dans les radios. Après les braquages des stations d’essence et des sièges des mutuelles d’épargnes, cette violence a pris des formes inédites aux antipodes de la barbarie. Ce sont maintenant de paisibles citoyens qui sont attaqués, détroussés, parfois tués, au sein même de leur propre domicile. Les agressions de commerçants  à Touba, les viols récurrents à Louga, le meurtre plus proche de nous temporellement d’un jeune Américain et les blessures infligées à son père à Médina Baye qui ne sont que les plus récentes exactions de ce début d’année viennent se sédimenter au sauvage assassinat à Pikine d’une vice-présidente du Sénat. Ces quelques faits, loin d’être exhaustifs tant il fallait toute une liste à la Prévert, donne une idée de la configuration de la situation sécuritaire dans notre pays. Le mal est interne. Il en est d’autant plus pernicieux.

Voilà bien une  raison pour saluer l’érection d’un commissariat central dans la région de Louga. Bien des Lougatois, au vu de cette dégradation du climat sécuritaire ne manqueront de saluer cette décision. En effet, par un décret 2019-1360  du 09 septembre 2019, le chef de l’Etat a décidé de la création de Commissariats centraux dans certains chefs-lieux de régions et de départements, ainsi des commissariats d’arrondissements dans certaines villes. Les régions concernées sont Ziguinchor, Kolda, Sedhiou, Diourbel,Tambacounda, Kédougou, Matam, Louga, Fatick, et les villes Kaffrine, Mbour et Rufisque.

Si ce décret est antérieur à toute la série de meurtres et d’agressions mentionnées ci-dessus, cela atteste du fait que la situation était déjà suffisamment grave pour susciter une telle focalisation sur la sécurité des populations. Il faut rappeler que lors de sa prise de fonction en qualité de ministre de l’Intérieur en novembre 2016, Abdoulaye Daouda Diallo avait déjà annoncé la création de ce commissariat central à Louga. Entretemps, il est passé aux Finances sans pouvoir concrétiser le projet. Un des griefs que l’on peut faire aux administrations, c’est qu’elles marchent souvent au pas de caméléon. Alors que nous vivons le temps de la réalité accélérée. La population de Louga s’est considérablement augmentée ces dernières années. Selon les chiffres du dernier recensement cités par l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie, elle était de plus de 800 et quelques âmes. Il n’est pas besoins de spéculations savantes pour affirmer que sept ans plus tard, cette population doit atteindre presque 1.500.000 habitants. 

Si nous superposons cette donnée purement démographique à la péjoration, tout autant accélérée, de la situation sécuritaire, il est légitime de se demander si la création d’un commissariat centre à Louga et la transformation en commissariat d’arrondissement celui de Kébémer pourra répondre aux défis sécuritaires de la Région. Certes, certaines communes comme Dahra et Linguère resteront toujours sous la tutelle de la gendarmerie ainsi que le reste des zones rurales mais aujourd’hui, la ville de Louga a connu une telle expansion  qu’un diagnostic pertinent préconiserait la création de postes de police dans certains nouveaux quartiers réputés dangereux comme Médina Salam, Touba Seras, etc.

Il ne suffit de s’en arrêter à promulguer un décret, il faudra aussi aux personnels de la police les moyens d’exercer leurs missions par la construction d’infrastructures dignes de commissariats centraux et postes de relais nécessaires à leur bon fonctionnement. Pour que ce décret ne reste pas lettre morte. 

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