mercredi 27 novembre
Pour sensibiliser l’opinion sur les enjeux des pratiques agricoles au Sénégal et dans le monde, le Cncr et ses partenaires lancent le Festival Alimentaire, qui comporte des séances de projection de films, ainsi que des conférences et débats.
Le Cadre de concertation et de coopération des ruraux (Cncr), la plus grande organisation paysanne du Sénégal, organise à partir de mardi prochain, la 3ème édition du Festival Alimenterre, en partenariat avec plusieurs organisations nationales et internationales comme l’Ong belge Sos Faim, Wallonie Bruxelles international, Oxfam, ainsi que plusieurs structures paysannes locales. Comme lors de l’édition précédente, cet évènement, qui prendra fin le 28 novembre, se tiendra également dans les régions, notamment à Kaolack, Bignona, Ngaye Mekhé, Louga, Saint Louis et Podor, entre autres.
Dans sa note conceptuelle, l’organisation paysanne déclare que le festival vise à «Informer et sensibiliser les citoyens et les décideurs sur les enjeux des pratiques agricoles saines et durables ; valoriser l’apport des exploitations familiales pour relever les défis alimentaires et la réduction de la pauvreté ; promouvoir la consommation des produits agricoles locaux par les citoyens». En d’autres termes, il s’agit, pour les organisateurs, à travers cette manifestation, de «contribuer au développement d’une citoyenneté internationale engagée dans la promotion d’un système agroalimentaire plus juste et plus durable à travers le partage et la mise en débat des initiatives prises par des agriculteurs familiaux en vue d’améliorer la sécurité alimentaire et réduire la pauvreté en milieu rural au Sénégal».
Les productions agricoles augmentent de par le monde, grâce à une meilleure maîtrise des pratiques culturales, et surtout, des instruments agricoles. Néanmoins, il est paradoxal de constater que le nombre de personnes souffrant de crise alimentaire ne cesse d’augmenter de par le monde, et surtout dans les pays en développement. Les organisations comme la Fao estiment le nombre de victimes de la faim à travers le monde à environ 1 milliard d’individus. Et ce qui est encore plus révoltant dans l’affaire, c’est qu’une bonne partie de ces personnes souffrant de la faim dans le monde, sont des ruraux, ou même ceux qui produisent les surplus que les consommateurs des pays riches finissent par jeter à la poubelle.
C’est dans ces circonstances que le Festival Alimenterre a vu le jour, d’abord en Europe, avant de s’étendre dans certains pays du Sud, comme le Sénégal. «Le festival met en avant la place des agriculteurs et des producteurs tout comme leurs différentes organisations. Il met à la disposition des populations, un espace de débat où tous les problèmes de promotion de l’agriculture familiale vont être soulevés afin de trouver des voies et des moyens de mise en pratique de modèles agricoles sains et durables pour les exploitations familiales.»
Pour la manifestation qui débute le mardi prochain, la note de présentation indique : «A travers des projections de films, le festival entend non seulement mettre en évidence les désordres alimentaires mondiaux mais propose aussi une découverte de pistes d’actions concrètes vers un système agroalimentaire plus juste et plus durable qui repose sur les spécificités culturelles dans les terroirs. Le festival sera composé de séances cinématographiques où les films sélectionnés seront diffusés. Les panels scientifiques avec des débats participatifs qui suivent les projections favorisent l’échange et incitent à une réappropriation des bonnes pratiques agricoles par les producteurs. Il va permettre aussi de renforcer la citoyenneté alimentaire chez les populations grâce à la consommation des produits agricoles locaux.»
Le côté participatif est essentiel au succès des manifestations. Ainsi, le Cncr a décidé que «le festival sera par ailleurs, l’occasion de faire découvrir aux participants les cultures paysannes à travers des activités culturelles : chants, danses et contes traditionnels de différentes régions…). Ces activités seront une opportunité supplémentaire pour à la fois donner la scène aux leaders des associations des producteurs et de la Société civile, en particulier les femmes rurales. Elles permettront également de promouvoir le monde rural dans son ensemble auprès du grand public sénégalais».
SOURCEPAR MOHAMED GUEYE - [email protected]
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