mercredi 27 novembre
Le Lycée Macodou Kanghé Sall de Kébémer (une ville située à plus de 150 Km du nord-ouest du Sénégal) est plongé depuis plus de 2 mois dans la psychose de la présence redoutée de « Djiné Maymouna ». 80 élèves (30 d’abords et 50 en suites) sont victimes de crises d’épilepsie. L’école est parfois désertée avec des absences de 2 ou 3 jours séchés durant la semaine ouvrable.
Les parents d’élèves traumatisés parlent d’esprits malfaisants. Des sacrifices basés sur des traditions ancestrales ont été faits sur place. Toutes les thèses imaginables sont avancées. Mais les populations interpellent les autorités pour trouver une solution afin de résoudre dans l’urgence ce cas et dans la durée arrêter des mesures définitives
Depuis quelques années, l’école sénégalaise est marquée par le phénomène « djinné Maimouna ». Il se manifeste, selon un chercheur, par une crise psychologique et hystériforme qui n’affecte que des lycéennes le plus souvent.
Dans son ouvrage de 201 pages et 6 chapitres rendu public la semaine passée, le Dr Babacar Diop, professeur de Sociologie à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis a expliqué le phénomène avant d’y apporter une approche scientifique.
« Dans nos enquêtes, nous avons constaté que les crises s’expliquent par plusieurs phobies. Les devoirs, le stress, l’échec, les compositions, les examens, et la pauvreté », a dit l’auteur, pour qui ces crises sont « irrationnellement angoissantes ».
Dr Babacar Diop a également révélé que ces crises s’expliquent par « les représentations de traumatismes angoissantes et stressantes que l’on observe très souvent, dans la société sénégalaise, mais aussi par la faim ».
Sur la recrudescence chez les filles, l’auteur pense que cela est dû, en partie, à la « fragilité et fébrilité de la gente féminine par rapports à certaines situations ». Il a appelé les acteurs étatiques à former davantage les enseignants, surveillants, principaux et proviseurs.
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